La déclaration explicite du Premier ministre israélien Netanyahu, qui s'est déclaré opposé à la formation d'un État palestinien après la fin de la guerre, clarifie davantage la stratégie du gouvernement israélien quant à l'intention réelle d'expansion des territoires laissés aux Palestiniens. De toute évidence, les assurances selon lesquelles ses habitants resteraient à Gaza, même décimés, n’ont été que formelles ; le vrai risque est que ces intentions concernent également la Cisjordanie. Netanyahu continue d'affirmer que la guerre sera encore très longue, mais il s'agit évidemment d'un attentisme, en attendant l'issue des prochaines consultations américaines : en effet, une victoire de Trump favoriserait l'exécutif au pouvoir à Tel Aviv. et garderait à distance les troubles judiciaires du premier ministre israélien. La perspective implique cependant un état de guerre permanent, avec le risque de s’étendre plus sérieusement sur de multiples fronts et d’impliquer davantage d’acteurs, comme c’est déjà le cas, mais de manière plus massive. Cette attitude a suscité de vives critiques de la part des États-Unis, selon Biden, la situation israélienne ne peut être normalisée qu'avec la création d'un État palestinien, un argument également soutenu par les États arabes, l'Arabie saoudite ayant posé cette condition à la reconnaissance de l'État. d'Israël ; mais même la proposition d'un cessez-le-feu a été rejetée par l'exécutif de Tel-Aviv, au motif qu'elle représenterait une démonstration de faiblesse envers les terroristes. Au rejet de la création d’un État palestinien, il y a aussi le refus de céder le contrôle de Gaza à l’Autorité nationale palestinienne. Avec ces prémisses, certaines questions sont néanmoins légitimes. La première est que les élections présidentielles aux USA auront lieu en novembre prochain : d’ici là, avec Biden au pouvoir, la distance entre Tel Aviv et Washington risque de s’accentuer de plus en plus et le risque pour Netanyahu est de voir le soutien américain se réduire, une éventualité qui cela ne s'est jamais produit dans l'histoire des relations entre les deux pays, ce qui pourrait affaiblir le leadership du pays ainsi que la capacité militaire ; Certes, Biden doit soigneusement calculer jusqu'où il peut aller, pour ne pas prendre de décisions qui auraient des répercussions sur son consensus électoral, mais la perspective d'un affaiblissement d'Israël sur le plan international apparaît bien réelle. La guerre à Gaza a provoqué une expansion du conflit concret, qui a pu impliquer d'autres acteurs, à tel point que la situation de conflit régional est désormais un fait établi. La question concerne la responsabilité d'Israël dans la réaction aux événements du 7 octobre, par rapport à la sphère internationale. La situation créée par les attaques des Houthis en mer Rouge, qui ont causé de graves dommages économiques au commerce international, l'intervention flagrante de l'Iran, avec les menaces mutuelles avec Israël et la question du Hezbollah, qui a entraîné l'implication du Liban et de la Syrie, a été clairement décrite. une situation grave, mais toujours contenue. L'aggravation a conduit et conduira à l'implication d'acteurs qui ne sont pas encore directement présents sur la scène du Moyen-Orient, avec une augmentation de la présence d'armements et d'actions militaires, de nature à rendre la situation très instable. Un accident est non seulement possible mais aussi hautement probable et pourrait déclencher un conflit, non plus par l'intermédiaire d'un tiers, mais avec une implication directe, par exemple d'Israël contre l'Iran ; cette éventualité semble plus proche que jamais et les menaces explicites ne contribuent pas à favoriser une solution diplomatique. La question centrale est de savoir si l'Occident et même le monde entier peuvent permettre à une nation d'exister avec au pouvoir une personne du type de Netanyahu. Certes, Israël est souverain en lui-même, mais il n'a pas été capable de résoudre la situation judiciaire d'un homme qui reste au pouvoir avec des tactiques sans scrupules, qui utilisent indifféremment l'extrême droite ultranationaliste, l'attentisme, les fausses promesses et les comportements violents, plus proches de l'association terroriste qu'il veut combattre que de celle d'un État démocratique. L’opinion publique israélienne semble dominée par ce personnage et les quelques voix dissidentes ne suffisent pas à stopper cette tendance. Même s'il est légitime de combattre le Hamas, les voies ne sont pas les bonnes, plus de vingt mille victimes sont un bilan trop élevé, qui cache l'intention d'annexion de Gaza, comme nouvelle terre pour les colons ; ce scénario aurait des effets catastrophiques, que seules la pression internationale, même en recourant à des sanctions, et l’activité diplomatique peuvent éviter. Aussi parce qu’une fois Gaza prise, la transition vers la Cisjordanie ne serait qu’une conséquence, tout comme la guerre totale serait une conséquence logique.
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