La décision, probablement israélienne, d'éliminer le chef politique et négociateur du Hamas, Ismail Haniye, a abouti à son remplacement par Yahya Sinuar, chef militaire de l'organisation et considéré comme celui qui a orchestré l'attaque du 7 octobre et, pour cette raison, major recherché par les Forces de défense israéliennes. Ce changement forcé à la tête du Hamas représente une réponse à l'égard d'Israël, qui apparaît comme une sorte de représailles contre Tel-Aviv et qui signifie un abandon net des négociations de paix et un virage vers une attitude encore plus violente dans la guerre de Gaza en particulier. , et en tout cas contre tout accord éventuel avec les Israéliens. La solution à deux États recule également, car les deux dirigeants des deux partis, Sinuar et Netanyahu, s’accordent désormais précisément sur leur opposition à cette solution. Le choix du Hamas peut être compris mais pas partagé, car il entraînera une pression encore plus grande sur la population civile de Gaza, avec davantage de victimes et des situations sanitaires et hygiéniques, si possible, encore pires que celles actuelles. L’impression est que le Hamas est tombé dans le piège israélien, dont l’intention en éliminant Haniye était précisément de le remplacer par Sinuar. Le tournant, avec la nomination du chef militaire du Hamas, va encore accroître l'activité répressive d'Israël, tant à Gaza qu'en Cisjordanie, donnant une sorte de justification aux actions militaires préventives, qui pourraient permettre la conquête d'autres zones ; il apparaît en effet clair que le massacre du 7 octobre est désormais un prétexte pour effacer la population palestinienne des territoires encore habités par des Arabes de souche, que le gouvernement israélien, composé en grande partie de nationalistes religieux, considère comme les siens. Netanyahu a par ailleurs toujours suivi une tactique attentiste depuis la mise en place de son premier gouvernement en 1996. Le Premier ministre israélien a trompé à plusieurs reprises la politique internationale quant à la possibilité de la création d’un État palestinien ; en réalité, il n'a jamais vraiment envisagé une telle solution et profite désormais d'un tort, d'un point de vue politique, et surtout d'une mauvaise action du Hamas, pour mettre fin au projet de deux États, malgré étant la solution la plus soutenue par la plupart des pays du monde. Cela peut arriver parce que les États-Unis continuent de soutenir Tel-Aviv, même en dépit des massacres insensés de civils à Gaza et des activités menées sur le territoire d'autres États au mépris de toutes les normes du droit international et que l'Europe, au-delà des déclarations superficielles, n'a jamais a entrepris une politique concrète de sanctions pour mettre fin à la violence. Les Palestiniens ne peuvent certainement pas compter sur le soutien inutile de l’Iran, du Hezbollah et des Houthis, qui risquent au contraire de faire des victimes collatérales de leurs initiatives par leur attitude. Les États arabes sunnites maintiennent une attitude détachée, en raison de leur intérêt pour de nouvelles relations avec Tel-Aviv, et ne vont pas au-delà de simples déclarations de pratique. L'affaire de la nomination du chef militaire du Hamas comme chef politique de cette même organisation n'est d'ailleurs pas le résultat d'une consultation électorale, mais d'une manœuvre autoréférentielle dont les Palestiniens sont victimes et qui, pour eux et peut-être pour le monde entier, cela ne semble pas être un choix commode. Il faut également évaluer la possibilité d'une influence sur cette décision par les acteurs les plus hostiles à Israël et considérés par le Hamas comme les seuls alliés fiables : l'Iran et le Hezbollah ; dans le contexte de représailles, désormais considérées comme de plus en plus probables, à l'assassinat du leader politique du Hamas, survenu à Téhéran, la nomination du chef militaire comme leader politique du Hamas pourrait signifier un plus grand engagement d'Israël à Gaza, coïncidant précisément avec avec le début des représailles iraniennes. Les Israéliens pourraient être plus fortement engagés à Gaza, attaqués au nord par le Hezbollah et touchés par l’action des drones iraniens et houthis. Le résultat serait une pression militaire, peut-être jamais vue auparavant, à laquelle Israël serait soumis. Pendant ce temps, les moyens navals américains sont déjà déployés et le danger d’une extension du conflit est de plus en plus probable et la nomination du Hamas ne fait qu’augmenter encore davantage cette possibilité.
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