Deux faits sont apparus au premier plan du conflit actuel entre Israël et la population palestinienne de Gaza. Ce sont deux faits importants que l'opinion publique mondiale devrait prendre en compte et rechercher des réponses appropriées à l'égard de Tel-Aviv. Le premier est la déclaration officielle de famine dans la bande de Gaza par les Nations Unies, la première au Moyen-Orient, malgré son lourd passé de catastrophes militaires. Selon les Nations Unies, pas moins de 514 000 personnes, soit un quart de la population, sont confrontées à des pénuries alimentaires, et ce chiffre devrait atteindre 641 000 d'ici fin septembre. La famine à Gaza se distingue par le fait qu'elle n'est pas due à des facteurs météorologiques ou sanitaires, mais entièrement provoquée par l'homme, à savoir les actions de l'armée israélienne. Cette catastrophe humanitaire aurait pu être évitée si Tel-Aviv n'avait pas systématiquement bloqué l'aide humanitaire aux frontières de Gaza. L'action israélienne est d'autant plus grave qu'elle s'inscrit dans un plan précis visant à affaiblir les civils, la population palestinienne devant être éradiquée de la bande par tous les moyens. Le désir du gouvernement juif ultra-orthodoxe d'annexer Gaza est malheureusement partagé par une grande partie de l'opinion publique israélienne. Malgré la présence d'importantes cargaisons de nourriture à la frontière, le comportement d'Israël demeure inchangé. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme tient le gouvernement israélien pour directement responsable, qualifiant les morts par inanition de crimes de guerre d'homicide volontaire. Cette considération introduit un deuxième fait pertinent, qui concerne la question. Selon un rapport secret de l'armée israélienne, le nombre de victimes civiles de la guerre de Gaza s'élève à 83 % du total. Comme le montrent ces données, le faible nombre de victimes parmi les combattants suggère une planification délibérée du génocide palestinien, à tel point qu'il peut être comparé aux massacres du Rwanda et de Marioupol. La combinaison de la famine forcée et des décès dus aux activités militaires définit clairement les intentions de Netanyahou et de son gouvernement à l'égard des Palestiniens : anéantir le plus grand nombre possible d'entre eux afin de créer les conditions de leur expulsion de la bande de Gaza. De plus, un récent sondage a révélé que 79 % de la population israélienne soutient la répression aveugle de la population palestinienne, qu'elle considère comme un occupant abusif et indigne de la dignité humaine. Netanyahou, bien sûr, nie ces données, ou tout au plus les justifie en citant les actions du Hamas contre ses propres citoyens. Cependant, la mentalité du Premier ministre israélien reste la même : mentir sans vergogne et gagner du temps pour parvenir à ses fins, accusant constamment quiconque le contredit d'antisémite et rejetant toute interprétation différente de la sienne et de celle de son gouvernement. Quelles que soient les opinions politiques et les motivations évidentes d'Israël, l'absence de réponse à ces crimes perpétrés contre des civils innocents de tous âges restera une tache indélébile pour tous les pays du monde, et plus encore pour les démocraties occidentales, qui se sont révélées vides et absentes lorsqu'il s'agit de défendre le droit international et les populations sans défense contre les violences les plus abjectes, d'où qu'elles viennent. Ce n'est que récemment que les condamnations sont arrivées, pour leur propre bien, et même la reconnaissance de l'État palestinien, attendue en grand nombre lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies, est un exercice dénué de conséquences pratiques. Israël doit être de plus en plus isolé, sa violence doit être contenue par tous les moyens, et le début de cette démarche passe par de lourdes sanctions qui doivent affecter une économie dépourvue de ressources propres. L'Europe doit au moins faire cela, en s'efforçant de susciter une réaction dans d'autres pays, notamment arabes. Certes, cela nécessitera une réaction de Trump, mais un blocus persistant capable d'isoler Tel-Aviv pourrait constituer un moyen de dissuasion tardif mais efficace.
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